Pour commencer, il faut partir du postulat de départ qu’un rappeur(se)/chanteur(euse) doit avoir une licence de l’instrumental pour pouvoir l’utiliser.
- Qu’est ce qu’une licence ?
C’est un contrat qui permet au compositeur (beatmaker) de concéder un droit d’exploitation de l’instrumental à l’interprète (le rappeur). Ce contrat permet donc à l’artiste d’utiliser la prod; cependant, cela n’induit pas forcément qu’elle lui appartient. En effet, cela diffère selon le type de licence.
- Les différents types de licence
Il en existe deux : les licences exclusives et les non-exclusives.
Cette dernière, comme son nom l’indique, ne garantit pas l’exclusivité de l’instrumentale. Donc, même si vous possédez ce contrat, il n’empêche pas au beatmaker de la vendre à d’autres. Cependant, vous disposez du droit d’exploiter la prod donc vous pouvez poser vos voix dessus et diffuser le morceau sur YouTube par exemple. Cependant, soyez vigilants aux termes du contrat car certains spécifient une tarification supplémentaire pour une diffusion sur les plateformes de streaming musical (Spotify, Deezer, Apple Music etc…).
La licence exclusive, elle, permet de posséder la composition ; personne d’autre ne pourra en jouir. Le beatmaker vous cède les droits de son œuvre. Cependant, le prix de la prod devient davantage coûteux : cela se justifie par le fait que le producteur ne pourra plus jamais vendre cette instrumentale, comme si elle avait été faite sur-mesure pour le projet de l’interprète. De plus, vous pourrez obtenir des avantages que vous n’auriez pas forcément eu avec un contrat non-exclusif : la possibilité d’obtenir les pistes séparées du beat, le droit de diffuser légalement sur les plateformes de streaming, toucher des droits d’auteurs sur l’édition etc… De plus, généralement, une licence non-exclusive est limitée dans le temps (entre 5 et 10 ans) tandis qu’un contrat exclusif permet de posséder l’instrumentale indéfiniment. C’est un point auquel il faut prêter attention dans le cas où le morceau final rapporterait des revenus SACEM par exemple : le fait de posséder la prod permet de jouir des bénéfices engrangées ad vitam aeternam.
La licence exclusive correspond davantage aux interprètes qui souhaitent exploiter leurs morceaux à une échelle plutôt importante, ne pouvant alors se permettre de voir son instrumentale utilisée par d’autres.
Le “petit” artiste, disposant de peu d’exposition, peut se contenter d’acheter une licence non-exclusive, moins chère, car elle convient davantage à ses moyens financiers et ses ambitions d’exposition au grand public sont sûrement moindres. Ainsi, il peut utiliser la production de manière totalement légale, bien que d’autres puissent l’utiliser tout autant.